Pourquoi réduire son empreinte carbone ?

empreinte carbone août 27, 2020


1. Etat des lieux

Les scientifiques du monde entier (GIEC par exemple) nous alertent :

  • Notre terre se réchauffe. Depuis l'ère pré-industrielle, nous connaissons déjà une hausse des températures entre +1.1° et +1.2°. Il s'agit de température que nous avons déjà connu sur Terre... il y a 125.000 ans. Et nous connaissons ce changement de température à une vitesse inégalée.
  • Le réchauffement n'est pas réparti uniformément. A certains endroits du globe, les températures surpassent cette moyenne.
  • Le réchauffement a pour cause principale les rejets excessifs d'équivalent Co2 provoqués par l'Homme. On ne peut que vous conseiller de regarder cette infographie dynamique pour comprendre les causes du réchauffement.
  • Il y a une forme d'inertie dans le réchauffement climatique. Si nous arrêtions aujourd'hui toutes nos émissions carbones, la Terre continuerait de se réchauffer jusqu'en 2100 (+0.2/+0.3°). C'est pourquoi il faut agir au plus vite.

2. Les conséquences du réchauffement


Au niveau mondial, les conséquences d'un réchauffement climatique de +1.5° ou 2° seront déjà colossales. Voici quelques sujets en vrac :

  • Disparition possible des coraux au delà de 2°.
  • Fonte du pergélisol et de la banquise.
  • Augmentation du risque d'inondations et de catastrophes naturelles
  • Baisse de la productivité agricole et de la pêche marine
  • Chute de la biodiversité

En France, les conséquences seront aussi visibles, notamment lors des chaleurs extrêmes (canicules) dont voici l'estimation selon le JDD :

En 2050, on ne sait plus où se trouve le nord et où se trouve le sud...

Sans tomber dans le catastrophisme, que certains annoncent à tord et qui poussent à l'inaction, il existe des points de bascules ("tipping points" en anglais) qui pourraient faire entrer le climat de la planète dans un état plus dangereux. Pour la majorité d'entre eux, nous avons encore la possibilité d'agir. Si vous voulez en savoir plus, n'hésitez pas à consulter cet article très bien écrit par Bonpote.
Voici quelques points de bascules possibles :

  • Un océan Arctique libre de glace en été aggraverait le réchauffement régional et une très légère augmentation des températures mondiales.
  • Une énorme quantité de méthane est piégée dans le pergélisol commence à s’échapper avec la fonte du pergélisol. La libération de méthane se produit progressivement créant une réaction modeste (mais existante) au réchauffement.
  • Le risque de passer des points de basculement augmente considérablement au-dessus de 2 °C, mais il s’agit d’une limite de précaution incertaine et non d’un seuil défini. La plupart des rétroactions sont à long terme, avec un risque de créer une “Terre étuve” d’ici l’an ~3000.

Pour finir, il est important d'avoir en tête que les conséquences d’un réchauffement climatique de +3°C ne sont pas simplement le « double » des conséquences d’un réchauffement de +1,5°C...elles sont bien plus graves.

C'est la raison pour laquelle, lors de la COP21 à Paris, tous les États se sont mis d’accord et ont déclaré qu’il était urgent d’agir, pour limiter la hausse à 1.5 ou 2°.

3. Quelles solutions ?


Si le diagnostique est globalement accepté, les solutions pour limiter la hausse à 2° sont contre-versés. Faisons le point.

NB :  Nous parlons ici d'un objectif de 2° car il est probablement trop tard pour limiter le réchauffement à +1.5°.

Solution 1 : "Il suffit de faire pousser des arbres"


Que savons-nous des arbres ?
Un arbre stocke temporairement du carbone dans ses racines et dans son tronc. Dès qu'il meurt, il relâche le carbone précédemment capté. Une forêt déjà existante ne capte donc pas de carbone additionnel. C'est pourquoi on dit que l'Amazonie émet du Co2 (parce que sa taille diminue).

Autre information importante : dans le monde, on perd 15 milliards d'arbres tous les ans et on en plante 5 milliards. Nous avons donc un déficit annuel de 10 milliards d'arbres !

Même si nous réussissions à combler ce déficit, nous aurions besoins de beaucoup de temps avant de restaurer l'étendue de forêt initial... Et cela ne participerait en rien à compenser nos rejets de carbone passés et actuels.

Il est donc urgent de protéger nos forêts existantes, de diminuer la déforestation et d'en replanter là où nous pouvons... sans pour autant croire que cela sera la solution pour compenser notre empreinte carbone.

Désolé Air France, pas convaincu.

Solution 2 : "Et si on retirait du Co2 de l'air ?"


Plusieurs solutions ingénieuses proposent d'extraire du Co2 de l'air, comme Climeworks. Si ces solutions sont prometteuses, elles ne sont capables d'extraire que de très faibles quantités de Co2, comparés à nos rejets. Elles doivent encore prouver leur capacité à capter du Co2 à grande échelle. De plus, la quantité d'énergie nécessaire au fonctionnement et l'infrastructure à construire nécessite des capitaux importants, qui sont un frein à leurs accélérations.

Selon les projections du GIEC, ces solutions seront capables en 2050 de compenser une infime portion de nos rejets. Pas suffisant donc.

Solution 3 : "Et si on bâtissait une économie basée sur la croissance verte ?"


L'écologie est devenu un argument commercial. Toutes les entreprises veulent se proclamer au plus vite "neutre en carbone". Même le gouvernement s'y met. Etrangement, la terre continue de se réchauffer et nos océans d'être plus pollués. Pourquoi ?

La neutralité carbone, qui provient de la compensation n'est en fait qu'un argument supplémentaire pour nous pousser à consommer autant ou même plus. Or, on l'a vu plus haut, ce n'est pas une solution viable. Le fameux #Greenwashing.

Dans la même veine, il y a les producteurs d'énergie "vertes". Si les énergies renouvelables sont une partie de la solution, elles ne sont pas LA solution. Le documentaire de Michael Moore Planet of the Human nous le montre bien : aucune énergie n'est verte. D'ailleurs, l'énergie la plus verte est celle que nous ne consommons pas.

Solution 4 : "Et si on réduisait ?"


C'est la solution que prônent de nombreux scientifiques (dont le GIEC). Cette solution est souvent moins entendue car moins soutenue médiatiquement et économiquement. Peu sont les organisations, les entreprises à accepter ce constat. Au risque de perdre des $, les entreprises préfèrent cacher cette dur réalité.

De combien faut-il réduire ?

La quantité de Co2 dans l'air augmente tous les jours et si nous voulions arriver à un état stable en 2050 (pas plus de rejets de Co2 que de manière de les capter), il faudrait atteindre une empreinte carbone annuelle de 2 tonnes par an et par personne.
En 2020, en France, nous empreinte est proche des 12 tonnes. Il faut que nous apprenions à réduire notre empreinte carbone par 6 d'ici 2050. On a du chemin.

Faut-il obligatoirement passer par une décroissance économique ?

La hausse des émissions de carbone est jusqu'à aujourd'hui fortement corrélée avec la hausse du PIB. C'est un fait. En effet, le PIB étant une résultante de la consommation d'énergie que nous consommons et comme les énergie fossiles représentent plus de 80% de nos besoins énergétiques, alors plus nous croissons, plus nous polluons.
Néanmoins, certains pays commencent à trouver un entre deux en maintenant une croissance économique (ou plutôt une stagnation économique), tout en diminuant l'empreinte carbone. Pour cela, les choix, personnels et politiques, doivent être fait en pleine conscience dans l'objectif de limiter notre empreinte environnementale.

La priorité ne doit donc pas être porté sur la décroissance économique, mais sur la décroissance carbonique.

Ceci étant dit, pour diminuer par 6 notre empreinte carbone d'ici 2050, nous allons devoir passer par une phase de décroissance économique. En effet, baisser nos émissions de carbone de 5% par an sans impacter le pouvoir d'achat des ménages est irréaliste. Et plus on attend, plus les conséquences du réchauffement et/ou d'une forte décroissance économique risque d'être dur à encaisser.

Il faut réduire maintenant.

PS : Un autre débat intéressant appelle à définir un nouvel indicateur, en lieu et place du PIB, jugé non pertinent sur le bien être humain.

4. Pourquoi faire ma part ?


Il peut exister plusieurs façon de se dé-responsabiliser d'agir.
Voici quelques exemples :

"La France ne représente que 1% des émissions mondiales. Commençons par sanctionner la Chine."

Si on décide de regarder d'un point de vue démocratique, de sorte à ce que chacun humain ait le droit de consommer autant l'un que l'autre, alors un français émet plus d'équivalent Co2 qu'un Chinois. De plus, nous sur-consommons depuis plus longtemps que beaucoup de pays. Nous sommes donc les premiers concernés avoir le devoir d'agir...

"Je n'ai aucun poids de décision à mon échelle. Et puis, je suis 1 personne sur 7.5 milliards sur Terre. Qu'est-ce que ça change que je fasse quelque chose ? "

Nous avons une triple responsabilité & tous la possibilité d'agir :

1. En tant que consommateurs, nous pouvons, à travers chacun de nos achats, décider des entreprises que nous encourageons et celles que nous refusons. Le client est ROI. Sans client, une entreprise ne survit pas. A nous de décider des entreprises que nous voulons voir survivre.

2. En tant que citoyens, nous avons la chance et le devoir de choisir nos élues qui représentent au plus près nos convictions : vivre dans un monde respectueux de la nature et donc de l'Homme.

3. En tant qu'employés, nous avons la possibilité d'agir au coeur des entreprises pour les transformer en acteur du respect de l'environnement.

Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes peuvent changer le monde. En fait, c'est toujours ainsi que le monde a changé. - Margaret Mead

5. Pourquoi Dunia ?


Il y a une entreprise qui a changé son industrie en étant dans les mains de nombreux utilisateurs : Yuka. Pour nous, c'est un super exemple de ce que Dunia pourrait faire avec vous.

L'exemple de Yuka.

En mettant à disposition une application mobile gratuite qui indique si un produit alimentaire est bon (ou pas...) pour la santé, Yuka a littéralement changer l'industrie agro-alimentaire. Les marques n'ayant pas de bonnes notes sur l'application sont rejetés massivement par les consommateurs. Toutes les marques mauvaises pour la santé (il reste des exceptions comme Nutella ou Coca Cola) doivent revoir leurs recettes et s'adapter à un consommateur avisé.

Et si on transposait ça sur l'environnement ?

Imaginez des milliers d'utilisateurs qui deviennent aviser sur leur empreinte carbone. Les entreprises les plus respectueuses seront favorisées par ces utilisateurs. Les moins respectueuses seront boycottés. Ainsi, comme avec Yuka sur l'industrie alimentaire, il deviendrait important pour une marque de faire des efforts de réduction carbone pour améliorer sa notoriété.

L'avenir n'est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire - Henri Bergson

Merci.

Julien Derville

Une des nombreuses fourmis à souhaiter et agir pour un monde plus respectueux de l'environnement.

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