Cher assureur, et si tu m'offrais un vélo ?

vélo juin 24, 2020

Suite à notre dernier article évoquant 5 raisons de se déplacer à vélo, nous avons décidé d'aller plus loin dans la réflexion : Et si l'assurance maladie nous offrait notre mobilité 2 roues ?

"La santé n'a pas de prix"

Si justement...elle coûte cher, très cher ! En 2019, les dépenses de l'assurance maladie frôlaient avec les 200 milliards.

Parmi les plus gros foyers de dépenses, il y a les maladies liées à la santé mentale (20,3 milliards d'euros), les cancers (15,6 milliards d'euros), les maladies cardio-neuro-vasculaires (14 milliards d'euros) et le diabète (7 milliards).

C'est justement parce que nous sommes attachés à la vie que nous payons très cher.

Quel lien avec le vélo ?


Parmi les 5 avantages du vélo expliqués dans notre précédent article, deux d'entre eux ont à un impact positif sur notre santé (sur la santé physique et sur la santé psychologique).

Et nous croyons que le vélo pourrait permettre de telles économies sur la santé qu'il pourrait lui-même financer la mobilité douce. En d'autres mots, créer un cercle vertueux (comme celui-ci 👇)

Si on finance la mobilité 2 roues 👉 On améliore la santé 👉 On fait des économies 👉 On finance la mobilité 2 roues 👉 ...., etc ♻️

Que disent les études ?

L'Université de Glasgow a réalisé une étude sur 5 ans et sur plus de 260000 personnes au Royaume-Uni. Les résultats sont sans appels, le vélo réduit de 52% le risque de mourir d'une maladie cardiaque et de 40% de mourrir d'un cancer. Si ces chiffres concernent les décès, il est  raisonnable de penser que les soins pour ces maladies ont également dû décroître significativement.

  • La santé mentale

L'Université de East Anglia & York qui a suivi 18000 personnes pendant 18 ans ont démontré l'impact positif de se déplacer à vélo sur la santé mentale et psychologique. Nous pouvons résolument penser qu'avec plus de monde sur les vélos, nous aurons moins de dépenses publiques pour la santé mentale.

Dans une étude de 2012, des chercheurs de l'université de Harvard ont utilisé les données issues de l'étude Health Professionals Follow-up Study qui a suivi des hommes âgés de 40 à 75 ans dès 1986. Au bout de 18 ans de suivi, 2.278 personnes ont développé un diabète de type 2 sur les 32.002 sélectionnées au départ. L'analyse des données sur le mode de vie des participants révèle alors que les personnes qui ont effectué plus de 2h30 d'endurance par semaine (jogging, vélo, natation...) conjointement à plus de 2h30 de musculation ont vu leur risque diminuer de 59 % !

  • Le reste ?

Ces chiffres sont incroyablement encourageants...cependant, il faut aussi prouver que la diminution des risques pour ces maladies ne créent pas d'autres maladies de substitution (par exemple, le risque d'accident). Résultat ? Aucune étude, parmi les études que nous avons lu, ne démontre des effets négatifs de substitution, ou du moins, pas dans ces proportions. Tant mieux.

Et si on faisait les comptes ?


Les 4 foyers de dépenses sur lesquels le vélo a un impact positif (il en existe probablement beaucoup d'autres...) pèse aujourd'hui pour 57 Milliards d'€, soit 850€ par an et par Français.

Si le vélo améliore, comme le montre les chiffres des études, de 50% les risques pour des 4 maladies vues précédemment, alors un cycliste permet, en moyenne annuelle, l'économie de 425€ à l'assurance maladie.

Et ces 425€ qui pourrait bien être utilisés autrement que pour payer des opérations curatives... comme permettre l'achat d'un vélo ou la prise en charge des abonnements Vélib.

Une dernière question mérite d'être posée :

  • Si l'achat du vélo (ou l'abonnement) était pris en charge, comment s'assurer qu'il soit utilisé ?

Comment prouver l'utilisation d'un vélo ?


Grâce au nouveau règlement Européen sur la vie privée et les données personnelles (RGPD), chaque personne pourrait décider de mettre à disposition ses données de déplacement. Par exemple, on pourrait donner accès à ses déplacements Vélib ou donner accès à ses trajets google maps vélo, ou encore mettre un tracker sur son vélo (type une pédale connectée).

Et ce sont ces données là qui pourraient permettre de déclencher les subventions.

Cher assureur, je te l'envoie où la facture de mon dernier vélo 😉 ?


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Julien Derville

Une des nombreuses fourmis à souhaiter et agir pour un monde plus respectueux de l'environnement.

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