Les arbres n'absorbent pas de Co2 !

En tant que co-gérant d'une forêt, j'aurai tous les arguments du monde pour ne pas écrire cet article. Et pourtant, cela me fait trop mal aux oreilles pour ne pas en parler. Voici une vérité trop peu connue :

Les arbres ne captent pas, ne séquestrent pas ou n'absorbent pas de Co2, ils en stockent temporairement !

Comprendre la vie d'un arbre.

L'arbre est un être vivant. Il a besoin de matières pour grandir. En l'occurrence, il récupère du dioxyde de carbone (co2) de l'air qu'il transforme grâce à l'énergie de la photosynthèse en 2 molécules : une molécule de carbone et une molécule d'oxygène (o2).

Lorsqu'un arbre grandit, il se constitue en grande partie de carbone !

Ce qu'on explique s'arrête souvent ici...alors qu'un arbre comme tout être vivant, fini par mourir. Et lorsqu'il meurt, au moment de sa décomposition, il relâche dans l'atmosphère tout le carbone qu'il a précédemment emmagasinée sous forme de Co2. Mince, nous voilà de nouveau à la case départ.

Une forêt dont la taille et la densité d'arbre reste identique, a un rendement nul, c'est à dire qu'elle ne capte pas de Co2 supplémentaire.

Ou bien si le rendement est positif, cela a lieu sur des temps géologiques très longs (cela se compte en milliers ou millions d'années). La preuve en image 👇

Le taux de Co2 n'a manifestement pas beaucoup évolué avant la découverte des énergies fossiles...et pourtant, il y avait beaucoup plus d'arbres.

Les écosystèmes en place (forêts, fonds marins) ne captent donc pas de Co2, ils participent à préserver à l'équilibre déjà en place.

L'importance des mots

Les mots "séquestrer", "capter", "absorber" sont inadéquates sur ce sujet car il donne une mauvaise représentation du phénomène physique d'une forêt. Un terme qui conviendrait mieux est "stocker" puisqu'un stock introduit une notion de variabilité (et qui peut donc augmenter ou diminuer).

Les forêts sont essentielles pour stocker temporairement du carbone mais elles ne sont en aucun cas un "aspirateur à Co2". Le seul point positif : avec l'augmentation des températures, le stock de carbone de la biomasse augmenterait légèrement car la photosynthèse est facilitée. Ce phénomène reste mineur comparé à nos émissions.

L'Amazonie est le poumon de la Terre.

Cette expression que nous connaissons tous, donne une image erronée de la réalité. Dans sa globalité, les arbres en Amazonie ne captent pas plus de Co2 qu'ils n'en relâchent (en dehors du fait que la biomasse augmente légèrement).

Rappelons également l'importance des forêts pour la préserver de la biodiversité, dans le traitement de l'eau et dans l'utilisation de matières premières (pour le chauffage, pour les meubles et pour la construction).

Compenser pour atteindre la neutralité carbone ?

Beaucoup d'entreprises vont se targuer d'être neutre en carbone car elles plantent des arbres...mais la seule possibilité pour avoir une vraie neutralité serait d'avoir de plus en plus d'arbres sur Terre (puisqu'on émet de plus en plus de Co2).

Or, c'est exactement l'inverse qui se passe, le nombre d'arbres sur Terre ne cesse de diminuer.  Il y aurait environ 15 milliards d'arbres qui disparaissent chaque année (pour 5 milliards plantés). Le résultat : il reste moins de la moitié des arbres qu'avait la Terre avant que l'Homme se lance dans l'agriculture il y a 12.000 ans.

Sachons dans un premier temps ralentir puis arrêter cette déforestation...avant de les utiliser comme des arguments marketing.

Conclusion

Les arbres ne sont pas la solution magique pour extraire le Co2 du ciel. D'ailleurs, puisque les forêts diminuent, elles participent même à l'augmentation du Co2 dans l'air. Aie, nous provoquons l'effet inverse de celui recherché. J'espère que les arbres seront d'accords avec moi pour dire que :

La meilleure empreinte carbone est celle que nous n'émettons pas.

Et c'est pour ces raisons que chez Dunia, notre mission est d'aider le plus grand nombre à réduire son impact environnemental (et pas de le compenser).